Elle est une figure de proue de l’athlétisme béninois. Un exemple et modèle à la fois pour les jeunes athlètes. lehampion.bj est parti à la rencontre d’une ancienne gloire de l’athlétisme. Fabienne Feraez nous replonge dans son passé, son présent et évoque ses projets. Lisez-la dans cette nouvelle publication de son échange avec notre rédaction en 2020.
Fabienne Feraez, vous êtes ancienne athlète du Bénin. Vous êtes sprinteuse avec des records nationaux au 60m, 100m, 200m, 400m. Fabienne vit actuellement dans quel coin du monde ?
Après avoir passé du temps à l’étranger notamment à Los Angeles, je suis depuis peu de retour en France, dans la région bordelaise.
Vous êtes née en France et vous avez retrouvé le Bénin après, dites-nous d’où est parti votre histoire avec le Bénin ?
Mon père est originaire de Ouidah et bien que n’ayant pas eu l’opportunité d’y aller dans mon enfance, les contacts ont toujours été constants par téléphone et voie postale avec ma famille paternelle. Mais, cela était loin d’être suffisant et j’ai toujours eu un besoin profond de me rapprocher de mes racines. C’est la raison pour laquelle j’ai contacté la Fédération Béninoise d’Athlétisme en 2003 pour leur exprimer mon désir de porter les couleurs du Bénin. J’y ai été accueillie à bras ouverts.
Un retro sur votre carrière ?
J’ai commencé l’athlétisme à 17 ans et le 200m a tout de suite été ma distance de prédilection me classant ma première année parmi les 10 meilleures juniors françaises.
Championne de France Espoirs en 1998 et Séniors en 1999 sur 200m, j’ai décidé en 2003 de représenter le Bénin au niveau international. J’ai néanmoins été vice-championne de France du 200m en 2005 et championne de France sur 400m en 2006.
De 2003 à 2008, vous avez marqué votre territoire, quels sont les meilleurs souvenirs que vous gardez ?
Les souvenirs sont nombreux mais je retiens tout d’abord l’immense fierté que j’ai ressentie en étant le porte-drapeau de la délégation béninoise lors des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 et de Pékin en 2008.
Ensuite, la première fois que j’ai couru sur la piste du stade de l’Amitié à Cotonou lors des Jeux de La Solidarité en 2004 reste parmi mes meilleurs souvenirs grâce à l’accueil chaleureux des béninois.
Également, lors des Championnats du Monde d’Helsinki en 2005, lorsque je remporte ma série qui me qualifie pour les demi-finales, les nombreux messages de félicitations et d’encouragements que j’ai reçus dont celui du feu Président Kérékou, m’ont énormément touchée.
Et bien sûr, ma médaille de bronze lors des Championnats d’Afrique à l’Ile Maurice en 2006 reste un souvenir inoubliable.
Vos regrets ?
Mes regrets concernent le manque de soutien aux athlètes de la part du Ministère à cette époque et des promesses non tenues qui m’ont mise dans des situations délicates ne me permettant pas de m’entraîner dans les contions requises par le haut niveau. Tout cela a conduit à des blessures et à l’obligation à mettre un terme à ma carrière.
Quelle relation aviez-vous avec le feu Théophile Montcho, ancien président la Fédération Béninoise d’Athlétisme ?
Théophile Montcho, paix à son âme, m’a accueillie très chaleureusement quand je lui ai exprimé mon souhait de représenter et porter haut les couleurs du Bénin. Nous avons toujours eu de bonnes relations pendant ainsi qu’après ma carrière et son décès m’a énormément peinée.
Après dans ces années vous côtoyez toujours les pistes ? Même si ce n’est pas pour la compétition. Autrement dit vous vous entraînez encore ?
J’ai eu l’occasion de côtoyer les pistes après avoir mis un terme à ma carrière sportive lorsque j’entraînais Mathieu Gnanligo mais cela fait quelques années désormais que ce n’est plus que pour mon entretien personnel que je foule le tartan.
Suivez-vous l’actualité de l’athlétisme béninois ?
Bien sûr je continue de suivre l’actualité de l’athlétisme béninois qui a vraiment de très bons résultats ces dernières années.
Quels (les) sont les athlètes qui retiennent votre attention cette dernière décennie ?
Cette dernière décennie, plusieurs athlètes ont brillé comme Mathieu Gnanligo, Odile Ahouanwanou, Noélie Yarigo, Didier Kiki, Roméo N’Tia
Avez-vous des relations particulières avec les athlètes Béninois vivant en France ?
Ces dernières années, j’ai beaucoup été à l’étranger donc je n’ai pas eu l’occasion d’être en contact avec les athlètes se trouvant actuellement en France mais maintenant que je suis de retour en France, ce serait bien sûr avec plaisir.
Avez-vous un projet pour le développent de l’athlétisme au Bénin ?
Depuis l’arrêt de ma carrière, j’ai toujours exprimé auprès des membres de la Fédération le désir de pouvoir aider et faire profiter les athlètes béninois de mon expérience. J’espère que l’occasion se présentera dans un avenir proche.
Vous restez en contact avec les responsables actuels de la Fédération ?
Le contact n’a jamais cessé avec la Fédération. J’ai pu également échanger et féliciter les responsables actuels pour les changements positifs effectués.
Votre regard sur l’athlétisme au Bénin ?
L’athlétisme béninois est beaucoup plus dynamique et permet de soutenir plus d’athlètes béninois et c’est une bonne chose car il y a de nombreux talents. La volonté est là, j’espère que le gouvernement donnera les moyens nécessaires pour réaliser tous les projets mis en place par la Fédération.
Votre point de vue sur la nouvelle stratégie du développent sport prônée par le gouvernement ?
Il semble que le gouvernement commence à réaliser l’importance du sport en général, pas seulement du football et du sport féminin pour le rayonnement international du Bénin qui a souvent été apporté par l’athlétisme. Il faut espérer que cette stratégie soit menée jusqu’au bout et que les promesses soient tenues.
Vous détenez 4 records nationaux au 60m (7’’44), 100m (11’’50), 200m (22’’81), 400m (51’’47). Vous souhaitez voir d’autres athlètes béninoises battent vos records un jour ? Ou vous êtes jalouse de vos records ?
(Sourires)
Les records sont faits pour être battus et cela vaut aussi pour les miens car je souhaite voir les athlètes béninoises briller sur la scène internationale.
Fabienne a des enfants (Combien) et que font les enfants de la médaillée de bronze des championnats d’Afrique d’athlétisme sénior 2006 ?
Pas d’enfant mais de nombreux neveux et nièces qui sont encore en apprentissage sportif et je ne doute pas que l’un d’eux brillera dans le futur au niveau sportif.
Avez-vous quelque chose à compléter pour conclure cet entretien ?
C’est toujours un grand plaisir de pouvoir m’adresser à mes compatriotes et j’espère, dans un futur proche, pouvoir le faire directement au Bénin.
Merci Fabienne !
Qui est Fabienne Feraez
PALMARES SPORTIF
2008 : Porte-drapeau du Bénin aux Jeux Olympiques de Pékin
2007 : Championne d’Afrique de l’Ouest sur 200m à Cotonou
2006 : Championne de France sur 400m à Nancy
Médaille de bronze aux Championnats d’Afrique sur 200m à l’Ile Maurice
9ème meilleure athlète mondiale sur 200m au classement IAAF
2005 : Demi-finaliste aux Championnats du Monde sur 200m à Helsinki
10ème meilleure athlète mondiale sur 200m au classement IAAF
2004 : Quart de finaliste sur 200m aux Jeux Olympiques d’Athènes
Porte-drapeau du Bénin aux Jeux Olympiques d’Athènes
Finaliste sur 100m aux Championnats d’Afrique à Brazzaville
2003 : Quart de finaliste sur 200m aux Championnats du Monde à Paris
5ème aux Jeux Africains sur 200m à Abuja
2000 : Championne de France N2 sur 200m à Angers
1999 : Championne de France sur 200m à Niort
Médaille d’argent au relais 4x100m aux Championnats du Monde à Séville
5ème sur 200m aux Championnats du Monde Universitaire à Palma de Majorque
Championne de France Universitaire sur 200m à Paris
1998 : Championne de France Espoirs sur 200m à Dreux Championne de France Universitaire sur 200m
PARTICULARITES
Membre de l’équipe nationale du Bénin depuis 2003
Classée 9ème meilleure athlète mondiale sur 200m au classement IAAF en 2006
Détentrice du record du Bénin sur 60m, 100m, 200m, 400m et 4x100m
Porte-drapeau du Bénin aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 et de Pékin en 2008
Meilleure athlète africaine sur 200m aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004
Modèle dans « Femmes Athlètes » de Jean GALFIONE édité en juin 2003 au profit de l’organisation à but non lucratif « Sport sans frontières »