Une réunion ordinaire du Conseil National des Supporters du Bénin (CNS-B) s’est transformée en une scène de chaos lundi 7 avril dernier. Les tensions latentes entre les membres du bureau ont éclaté en une véritable bagarre. L’incident, survenu au siège de l’organisation, a choqué les participants et soulevé des questions sur la gouvernance interne du CNS-B.
Contexte de la Réunion
La réunion visait à discuter des récentes activités de l’organisation, notamment la reponse au courrier N°045/MSp/IGM/IGAM/SP du ministère de tutelle. Courrier en date du 19 mars 2025 ayant pour objet « demande de documents dans le cadre de la mission de vérification des subventions de l’état accordées au CNS-B au titre des années budgétaires 2023-2024 ». Une action menée presque en toute opacité par le camp du président Léopold HOUANKOUN sous pression en raison des nombreuses irrégularités de sa gestion des ressources humaines et financières. Les débats tendus observés sur le forum whatsapp du bureau, ont rapidement dégénéré, révélant des fractures profondes au sein du bureau.
Le Début du Chaos
Tout a commencé lorsque demande a été faite au président par des membres de présenter au bureau les différents documents mis à disposition de l’inspection générale du ministère des sports. Une requête que des soutiens du Président ont jugée inopportune. Mais quand la partie majoritaire opposée a rendu public le mémorandum sur la crise à charge et jugé controversé par plusieurs membres signé et transmis par le président, les positions se sont encore plus cristallisées. Les échanges, déjà initialement discourtois, ont pris une tournure agressive lorsqu’un membre du bureau a jugé légitime l’attitude du président de transmettre un document à charge contre ses opposants qui accusent le président de ne pas tenir compte des préoccupations des membres du bureau, et de travailler solitairement.
Les accusations se sont intensifiées, et des cris ont retenti dans la salle. C’est alors que des membres du bureau, visiblement en colère, se sont levés de leur siège pour s’affronter physiquement. Les témoins ont décrit une scène de désordre, avec des chaises renversées et des cris de colère résonnant dans tout le bâtiment.
Réactions et Conséquences
L’intervention rapide d’autres membres a permis de mettre un terme à la bagarre, mais non sans laisser des blessures émotionnelles. Les uns ont dû quitter la réunion partie en vrille, tandis que d’autres ont exprimé leur choc face à la tournure des événements.
« C’est inacceptable que des désaccords, les divergences d’opinion et de conviction conduisent à de telles violences », a déclaré un membre du bureau, qui a préféré rester anonyme. « Nous avons franchi le rubicond à défaut de trouver des solutions pacifiques et constructives. Nous ne pouvons plus travailler ensemble. C’est définitivement mort » a-t-il insisté.
Le président du CNS-B a publié après l’incident, des messages d’apaisement exprimant sa préoccupation face à la situation sans toutefois annoncer la formule d’un retour au calme durable et sans aucune action concrète pour déterminer les causes et implications exactes de la bagarre. Le président Léopold HOUANKOUN a également appelé individuellement les pugilistes pour les calmer dans le but d’une franche collaboration. Une démarche que certains jugent hypocrites d’autant que le président « est lui-même l’instigateur du bordel, de la mauvaise gouvernance et de la dégradation des relations interpersonnelles au sein de l’organisation ».
Un Avenir Incertain
Cet incident soulève des questions sur l’avenir du CNS-B et sa capacité à fonctionner efficacement. Les tensions internes pourraient nuire à la mission de l’organisation, qui est cruciale dans le cadre du soutien des équipes nationales.
Il reste à voir comment le CNS-B pourra rétablir la confiance entre ses membres et éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Les observateurs appellent à une réforme en profondeur du Conseil dont le bureau est exposé à de vives tensions.
Alors que le Conseil se prépare à affronter ce nouvel épisode de sa crise, l’incident du lundi dernier rappelle à tous l’importance d’aller aux élections pour l’installation d’un nouveau bureau statutaire, qui aura la lourde mission de ramener un dialogue constructif et respectueux, même dans les moments de désaccord. La suite des événements sera scrutée de près, tant par les membres du CNS-B que par l’ensemble du mouvement sportif.