Nous vous proposons ici l’intégration du discours introductif du président Fassi Fihri. Un discours prononcé hier 6 juillet 2023 à Sofitel Rabat lors de la conférence qu’on peut qualifier » panafricainiste« . Lisez plutôt :
Excellences, Messieurs les Ministres,
Excellence, M. le Doyen du Corps Diplomatique africain,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs accrédités à Rabat,
Messieurs les anciennes gloires du football africain,
Mesdames et Messieurs, très chers amis,
Je suis très heureux de m’adresser à vous à l’occasion de l’ouverture de cette Conférence de Haut-Niveau.
Cet événement, comme à chaque fois pour l’Institut Amadeus, est l’occasion pour nous de célébrer le continent, les progrès accomplis dans différents domaines, il est également le moment idoine pour s’attarder sur les défis auxquels nous faisons face, en tant que bloc continental, en tant que responsables et en tant que citoyens de ce continent.
Une solidarité agissante qui a été placée au cœur du Partenariat multidimensionnel pensé et porté par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, qui lie le Maroc à son continent d’appartenance.
Le Royaume du Maroc, sous la conduite éclairée de son Roi, a fait le choix d’un engagement indélébile au service du continent africain, de la coopération inter-africaine et intra-africaine et d’une « Afrique qui fait confiance à l’Afrique ».
A travers son action, Sa Majesté le Roi a démontré que la solidarité africaine n’était pas un lointain souvenir, ni un conte de notre patrimoine oral : elle répond à une réalité et à une nécessité de développement pour notre continent.
En effectuant 52 visites officielles dans une trentaine pays du continent, Sa Majesté le Roi a impulsé une dynamique solidaire unique de co-développement, conduisant à la signature de plus de 5000 accords bilatéraux avec ces pays partenaires. En impulsant une présence forte des champions économiques nationaux, le Royaume démontre que son engagement n’est pas un vœu pieux, mais une réalité de terrain ; palpable et dont l’impact dépasse très largement la seule dimension politique, en plaçant l’humain au cœur de son action.
1er investisseur africain en Afrique de l’Ouest et 2ème en Afrique, le Maroc a renforcé, depuis plus de 15 ans, sa présence multidimensionnelle, structurelle et structurante au sein de son continent.
En s’engageant sur le projet de Gazoduc Nigéria-Maroc, c’est au service du développement global de l’Ouest du continent que le Royaume poursuit son combat pour l’Afrique : long de 5000 kms, ce gazoduc reliera le golfe de Guinée à la côte méditerranéenne en profitant à 15 pays du continent ; son aura géostratégique et sa pertinence économique en font une initiative favorisant autant le développement que l’indépendance et la souveraineté énergétiques des différents pays qu’il traverse.
Cette Conférence est l’occasion de saluer cette solidarité africaine proactive, et de nous projeter sur le développement de notre continent et des défis qui se dressent devant nous.
Plus que par le passé, l’Afrique fait face à des défis en constante augmentation et souvent plus complexes, rendant plus ardue la tâche de les relever avec succès, ardue mais pas impossible.
Dans ce contexte, le football s’impose non pas uniquement comme une fin permettant l’accès à une aisance financière pour ceux qui atteignent le niveau professionnel, mais également un moyen de faire face au besoin de développement et de perspectives d’avenir dont nos jeunes ont besoin.
Dans notre continent, plus qu’ailleurs, se pose la question de la capacité de nos sportifs à trouver les moyens financiers à même de leur permettre d’exprimer tout leur talent, de gravir les sentiers de la gloire et de porter haut les couleurs de notre continent.
Berceau de l’humanité, notre continent dispose d’une diversité de talents et d’ambitions aussi riche que l’est son Histoire ; toutefois, plusieurs talents se heurtent au manque de mécanismes à même d’assurer leur réussite, et voient, trop souvent, des intérêts économiques de court-terme ou des contraintes externes participer à l’érosion de leurs rêves et de leurs espérances.
Cette fracture a longtemps fait courir à l’Afrique un risque de marginalisation dans le domaine du football notamment, autant qu’elle a pu le vivre dans d’autres disciplines, jusqu’à devenir l’éternel « petit poucet » du football mondial.
Pour valoriser nos talents en Afrique, il convient d’abord d’identifier nos particularités, et de mettre en valeur nos spécificités ; le don footballistique n’est plus uniquement la résultante « d’accidents de la vie », ou de « parcours exceptionnels », il s’agit aujourd’hui de pérenniser la performance, de lui donner des dimensions scientifiques, infrastructurelles et d’en faire un vecteur de développement économique, culturel et social.
Comme il s’agit de football africain, je tenais à saluer la prise de position ferme et déterminée exprimée par M. Patrice Motsepe, Président de la CAF et par le Comité Exécutif de l’instance continentale, en faveur du dossier de candidature tripartite rassemblant le Royaume du Maroc, le Royaume d’Espagne et la République Portugaise pour l’organisation de la Coupe du Monde FIFA 2030.
Aujourd’hui première nation africaine au classement FIFA, aux portes du top 10, le Maroc est un modèle qui mérite d’être mis en avant dans l’illustration de la conjugaison adaptée entre la confiance placée en le talent pur, et la capacité à le polir, l’encadrer et en favoriser l’éclosion.
Les efforts effectués par les responsables marocains ne sont pas l’apanage d’une seule nation, je pense également au Sénégal, mais à aussi à d’autres pays africains phares dont les dirigeants sont présents dans cette salle aujourd’hui, mais celui d’une Afrique en perpétuelle évolution, respectueuse de son passé, de ses gloires que je salue, et tournée vers son avenir ; ancrant son identité dans ses racines tout en répondant à l’appel de sa promesse d’avenir.
Depuis plusieurs années, le Leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a permis l’avènement du football comme levier de développement structurel, durable et équitable : L’Académie Mohammed VI de Football est aujourd’hui une pépinière de talents, dont 4 lauréats ont constitué une part importante de l’odyssée glorieuse des Lions de l’Atlas au Qatar.
Le football féminin est en pleine progression, les Lionnes de l’Atlas sont mondialistes, et se préparent à porter les couleurs africaines en Australie et en Nouvelle Zélande ; en s’illustrant notamment lors de cette phase de préparation par deux matchs nuls encourageants contre des nations importantes du football féminin.
Une Vision Royale novatrice, brillamment implémentée par l’action efficace du Président de la Fédération Royale Marocaine de Football, M. Faouzi Lakjaa, qui porte ses fruits au service du football national mais également africain, dans le but ultime de faire rayonner notre continent à l’échelle mondiale.
Résolument africain, le Royaume du Maroc porte en lui le combat de toute une Afrique du football, dont le talent et les capacités doivent être mis en valeur, protégés et mis au cœur des projets de développement dans toute l’Afrique.
Cette protection nécessite la participation active des États africains, des responsables sportifs, des techniciens, des gloires du continent, de la société civile africaine, des décideurs locaux, dans un esprit collectif de co-construction au service de l’excellence et de l’Afrique qui gagne !
Elle devra également faire appel à la solidarité africaine, au partage des expériences et des expertises entre les différents pays et sous-régions.
Mesdames et Messieurs,
Je conclurai mon propos en rappelant les mots de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, adressés le 14 mars dernier, à l’occasion de la remise à Kigali du Prix de l’Excellence de la CAF, que « Le Football est une vision d’avenir, un engagement de longue haleine, une gouvernance efficiente et transparente, et un investissement dans les infrastructures autant que dans le capital humain. »
Je vous remercie pour votre présence et pour votre attention.